sommaire
Réglages
En résumé: L'aviron est un sport d'endurance basé sur le principe de la démultiplication d'un mouvement. Comme en vélo on a donc les mêmes considération: transformer un mouvement de petite amplitude et en forte tension par un mouvement de grande amplitude et de plus faible tension. La puissance humaine est comme celle d'un moteur: si l'on veut en tirer l'optimum, il faut la bonne boite à vitesse, le bon jeu de poulies et de leviers. En ce sens l'aviron est un sport biomécanique. Le fait de se trouver sur un bateau instable par nature exacèrbe toutes les sensations et exige de la précision dans tout ce qui va influencer l'équilibre: angle des palettes dans l'eau, symétrie... D'où le fait suivant: nous devons êtres maniaques pour pratiquer ce sport...
 
 
 
 
 
 


levier intérieur                            levier extérieur
La rame s'allonge et on peut aussi déplacer le collier sur la partie blanche
 
 

Un bateau ça se régle.

les pelles peuvent être ajustées par sattelite. En effet avec un GPS on contrôle si effectivement ça avance ou si ça rame...  Heu?! Voir aussi la considération plus aboutie (juin 2005) sur les bras de leviers.
Si vous voulez être aussi fatigué en 10km qu'en 20 sans avançer plus vite, testez donc des rames réglées pour le quatre de couple sur un skiff d'entraînement genre jullien... ça aussi j'ai testé (quoicque, c'est peut être valable pour faire champion de France en... Barque!)

Les réglages de base  sont:

la position des calles pieds: Faites toucher vos manche de pelles, sur l'arrière, en vous penchant légèrement à l'arrière, vous devez avoir une largeur de main entre les manches de pelles et votre poitrine, pour pouvoir dégager.
Croisement de main. Vous devez, quand vous tirez passer une main au dessus de l'autre. Mis à plat, le chevauchement des manches doit être compris entre 18 et 22 cm
Attention! augmenter le croisement (en agrandissant le levier intérieur ou en diminuant la distance entre les dames de nage (entraxe), oblige à reculer les calles pieds.

la hauteur des dames de nage
Vous devez avoir  les mains au niveau du bas des côtes, lorsque vos pelles sont juste enfoncée complètement dans l'eau sur l'arrière. La mode est de régler un peu plus haut que dans le passé, cause tourner pelle haches, plus larges

le bras de levier: écartement des dames de nages+ position des collerettes sur l'aviron. En principe pour un skiff la colerette est à 89 cm du bout. À 86 cm c'est le réglage d'un quatre de couple. Cependant d'un usager à l'autre certains utiliseront 88 d'autre 90, sur une longueur totale d'aviron de 285 à 305cm. voir la palabre à ce sujet plus loin et bras_de_leviers2.htm

les rails de la coulisse: ils ne devront dépasser les dames de nages que de 6 cm, si les rails doivent être sortis pour avoir cette condition et écorchent les mollets, alors c'est les portants qu'ils faut monter plus vers l'arrière, si il n'y a pas une grosse brute qui a foirré les pas de vis en se croyant sur un banc de muscul.
"Faire du rodéo": se dit de la sensation d'une coulisse qui coince ou qui est tout simplement sale, devenue un broyeur à graviers...

l'attaque: c'est l'angle par rapport à la verticale de la pelle quand elle est dans l'eau. La pelle doit pencher de quelques degrés de manière à avoir tendance à rester à niveau jusqu'il faut pour contrebalancer le fait que l'on tire légèrement vers le haut: ainsi elle reste dans l'eau, d'une part, et d'autre part cela évite que l'air s'enfile dérrière la pelle pour faire un vilain bouillon écumant précédé d'un slôrrp du plus mauvais effet.

l'angle de coiffe symétrique (attaque symétrique).
Un réglage très important qui est l'angle par rapport à la verticale des pelles une fois callées, si l'angle de coiffe est mal réglé, la pelle s'enfonce (pas assez de coiffe)  ou tend à sortir de l'eau (trop de coiffe), si l'une s'enfonce tandis que l'autre sort de l'eau, cela entraine un couple de rotation qu'il faut contrer en se penchant d'un coté lorsqu'on tire, ce qui fait une tendance à tourner toujours tribord ou babord... (La pallette doit être incliné vers l'avant d'un angle d'environ 4°)

excès de coiffe à l'entrée et de coule à la sortie: axes penchés vers l'extérieur.
En barque les axes penchent carréments à 20° ou même plus à l'extérieur: curieusement c'est ce qu'il faut pour pouvoir ramer, du fait de la forme de la palette.

Que se passe t'il si l'angle de coiffe est mal réglé, différent d'un coté:
On rame penché sur le coté, on tire pas dans l'axe, on s'habitue à ramer tordu et on se fait une tendinite à la cheville.... ça aussi j'ai testé.
 

Avance des calles pieds: Vous devez pouvoir passer une largeur de main derrière le bout des pelles en vous tenant droit, ou légèrement vers l'arrière

Réglages des pelles assisté par sattelite.

Un GPS embarqué est une astuce qui permet de savoir si un bateau avance réelement ou... "rame"!
Une bonne optimisation du bateau est vérifiée par la possibilité de maintenir une vitesse élevée et régulière sans avoir eu des efforts anormaux, il doit paraître très facile d'aller à 12km/h environ.
Avec un bateau mal réglé, si on ne force pas (entraînement) on peut croire que tout va bien, car on a un bon appui avec des pelles réglée trop dure, mais si on veut accélérer en cadence de course on se rend compte que quelque chose vas pas et le GPS refuse d'afficher une vitesse acceptable...
L'allure générale de la courbe de vitesse est une indication: une courbe présentant spontanément de longs paliers à vitesses constante est signe d'une ramerie décontractée et efficace. L'écart de vitesse entre ces paliers décontractés et des séries de coups de rames à cadence maximale doit être important (plus de 3km/h d'écart), sinon ça veut dire que les rames sont trop dures (impossibilité de passer les séries).
 

La longueur de la pelle!

En haut niveau: la puissance est de l'ordre de 20% supérieure à ce qui est observé dans l'immense majorité des cas, or c'est en haut niveau que l'on ajuste très précisement les réglages, c'est les limites humaines données par l'élite qui servent de référence de réglages adoptés par tous. La limite PL/TC: est souvent correspondante à 70-75Kg 1m80 430 watts: la capacité cardiovasculaire requise pour la performance maximale que l'on peut attendre d'un être humain de ce gabarit 6'10 à 6'15 à l'ergo sur un 2km (record absolu 6'07 à 71Kg, avec 39 de lactates à la fin, fait curieux que la science peine à expliquer: le type est encore vivant):
Xavier Dorfman, un mec léger, souple et "pas costaud" (des muscles) par exemple règle ses rames à 288 ou 289 de longueur totale et 88.5 à 89 de levier intérieur: levier extérieur = 1.99 à 2m tous rond: c'est un réglage bien plus "facile" que la moyenne des pelles trouvée en club. l'entraxe bateau est de 159 à 160. C'est ainsi que il arrive, sans être costaud a passer sa puissance qui est en fait aux limites humaines pour ce gabarit de maigrichon (hum!...) 420 watts sur 6'15 essayez pour voâr. Cette configuration plus facile est sans soute optimale car elle permet  avec environ 420 watts envoyés de se faire un palmarès impressionnant, en ramant à 32-35 de cadence sans s'écrouler sur la fin de la course.
Mais est ce optimal pour ceux qui sont limités en puissance? Ce qui est souvent observés sur des skiff d'entraînement exigerait déjà, à vitesse de coque identique non pas 420 watts mais 500 à 600 pour des raisons de qualité et de glisse: pour retrouver des sensation normales il faut en fait raccourcir de 5cm le levier extérieur car sinon ces bateaux ne peuvent pas permettre une ramerie optimale à une cadence "normale" de course.
Attention: si on n'est pas dans le haut niveau, ramer à 35 de cadence au dela de quelques coups est alors tout simplement physiologiquement impossible car la puissance demandée est au dessus des limites: Pour que ramer en pleine coulisse et à cadence 32-35 moyen plus de 3mn soit possible, avec une ramerie à la bonne cadence, au bon rythme et à la bonne allonge, il faudrait modifier beaucoup plus que ce qui est d'usage les rapports de levier extérieur/interieur. Cette condition remplie permettrait au futur athlète de prendre l'habitude de ramer vite, à la différence près qu'il va simplement quelques pourcent moins vite par rapport à l'eau tant qu'il n'a pas obtenu la puissance nécéssaire.

La grande majorité des rameurs "de quartier" ont 30 à 20% de moins que la puissance des champions. soit 6 à 10% moins rapides: d'autant faudrait réduire la longeur de bras de levier extérieur si on désirent qu'ils fassent leur course à la même cadence que les champions...
Avec le réglage normal, avec le même skiff que celui du champion mais 20% de moins de puissance il ya plein de scénarios possibles pour le rameur qui se fait un 2km à fond dans les conditions de navigation optimales (il sait parfaitement bien ramer)
1 Il rame "aussi bien" que le champion et à la même cadence: limité par la puissance aérobie il ne peut maintenir l'allure au dela de 750m de course, on lui dira donc le compliment gratifiant, "mais enfin tu était bien, alors pourquoi t'as laché?! hein?! fallait pas te raser, ni te masturber hier... ça fatigue.
2 Il rame aussi "bien" que le champion mais à cadence adaptée, -7% moins vite, soit 93% de 32 de cadence = 29, c'est un peu bas et on lui fera la remarque de routine "c'était super comme tu rames, mais enfin, tu ne pourrais pas monter ta cadence?!; on s'est endormi en te regardant"
3 Il respecte scrupuleusement la cadence, mais comme la passée dans l'eau est moins rapide à la vitesse limite possible, il doit précipiter d'autant le retour: on lui dira pour enfoncer le clou: "c'est pas ettonnant que tu te fasses larguer, tu précipites le retour: tu rames vraiment comme un sagoin"...
Ce défaut de précipiter le retour est souvent celui des débutants. L'accélération du retour qui compense une passée dans l'eau trop lente y ressemble mais avec un renvoi de main plus accéléré et une vitesse du cul  plus lente que dans le cas du débutant qui en fait compense par la vitesse du Q un renvoi des mains trop lent.
4 il respecte scrupuleusement la cadence et la vitesse de retour, mais pour ne pas exceder ses limites d'énergie dispensée par coup de rame, il raccourci, c'est à dire limite l'amplitude du mouvement en allant moins à l'avant ou en sortant plus tôt sur l'arrière. On lui dira alors la remarque désobligeante: "franchement ça ne te vaut rien de faire de la barque..." Pourtant c'est les solutions 2 et 4 qui sont la meilleure au point de vue rendement

Dans le meilleurs des cas, l'écart en secondes sur 2km correspond grossièrement à l'écart de puissance avec le champion. c'est à dire à peu près 20s d'écart si la puissance était 20% de moins que celle du champion de haut niveau du gabarit équivalent (par coincidence 1 seconde = 1% puissance sur 2km vers 15 à 17km/h).
donc si les champions de haut niveau font dans les 7'15 par exemple il y aura probablement 7'35 pour ceux qui font 20% de moins en puissance (à poids égal)
en haut niveau, si l'eeau immobile et pas de vent on a 6'50 à 7'00 au 2000 pour les lourds de 90Kg et dans les 7'05 à 7'15 pour les léger de 70Kg
En fait pour le skiff des vitesses comprises entre 16.5 et 17.5km/h
à puissance égale, on perds 1.2 à 1.5 secondes par kilo, donc 12 à 15s avec un skiff d'entraînement...

donc un compromis correct serait de raccourcir l'extérieur de 5cm pour 10Kg de skiff en plus (différence skiff entraînement skiff qu'on pète... heu?!..., et de ne modifier l'intérieur que très peu, pour pas trop modifier l'angle de balayage et les sensations associées.

Pour des loisirs ou simplement des rameurs en reprise, il faudrait enviseager des configuration très différentes pour qu'ils puissent utiliser des cadences "normales" sans précipiter le retour de coulisse, largement en dehors des adaptations possibles du matériel (les entraxes ne pouvant êtres bougés que de 3 à 5cm et la longeur des rames de 10cm). Les loisirs disposent souvent que de 60% de la puissance de leur équivalent en haut niveau.
À ce propos, les pelles courtes paraissent moins gratifiantes lors de l'entraînement: elle paraissent molles, pourtant l'eau devient plus dure au dessus de 14km/h, et là, subitement on s'aperçoit que ces pelles molles permettent de garder de la puissance!!! En effet: quand on va 10% plus vite, la force d'appui doit être 20% plus forte, si on garde les mêmes proportion de rythme...
L'erreur serait de se contenter de passer dans l'eau lentement avec des pelles dures: il manque alors la tonicité, le travail de la vitesse. Pour passer dans l'eau et se muscler naturellement en force endurance il faut passer rapide en accélération, non avoir des rames réglées dures, sinon c'est de la barque.

Pour les gabarits "hors norme", genre très petits ou très grands, pour qu'ils leur soit possible d'avoir un balayage optimal on devrait en fait garder le rapport levier intérieur sur levier extérieur tel que il soit égal à ce qui est idéal pour un champion de taille moyenne donc leur donner des avirons à leur échelle, tout en respectant les rapports leviers extérieur/intérieur de
aviron = 3.23 fois le levier intérieur 100% vitesse limites humaines
3.00 à 93% vitesse limite humaine= niveau moyen club ce qui donnerait pour un géant de 2m10 par exemple des rames de 336cm de longeur totale avec à l'intérieur 103 à 111 cm (entraxe réglé en conséquence à 185 par exemple: bizarre...)
et pour les petits de 1m50 il faudrait des rames de 240cm de long avec intérieur compris entre 74 et 80cm

D'ailleurs, pour les minimes de petite taille, il serait important de leur fournir des skiffs miniatures car c'est le seul moyen de leur faire "sentir" les vrais sensations, justement à l'age où si ils les assimilent ils les intègrent si bien que plus tard, l'assurance de leur mouvement fera peut être la différence entre un bourrin qui passe en force, et quelqu'un qui rame en souplesse, qui aura sans peine la performance permise par une puissance pas forcément très élevée...

Cette évolution concerne les ergomètres et vous pourrez constater que les nouveaux ont moins d'inertie que les anciens et sont plus réglables: ils ont une roue plus légère qui doit être lancée plus vite, il ne suffit pas de tirer, il faut tirer en accélérant, donc aplliquer une force dans un mouvement rapide. On impose au cadets des limites de dureté d'ergomètre, et de la même façon, des pelles bien réglées donc sont essentielles au travail technique.
L'hiver on conseille de ramer en sous cadence avec des pelles "plus dures" pour avoir, lors de la ramerie une charge d'appui égale à celle de la compétition à cadence plus lente. Dans le temps on ramait exprès en Yole pour ramer plus dur et se muscler. On ne dois pas par contre en rester là, car on "se durcit", on refait donc après cette phase d'entraînement de la sous cadence avec des pelles molles mais en accélérant la passée dans l'eau. Le rhytme devient alors différent en forme et non seulement en vitesse, les phases du mouvement du rameur n'étant donc pas, à ce moment là, la reproduction en plus lent d'un mouvement de compétition: la passée dans l'eau devient en proportion bien plus courte, la phase de glisse est allongée... Ceci est peut être une meilleure façon de s'entraîner musculairement étant donné que lors de ces passées dans l'eau rapides on continue même à l'entraînement de travailler la vitesse de contraction des muscles, en plus de la force, la résistance de l'eau étant due cette fois à l'inertie du bateau que l'on relance après avoir ralenti durant une longue glisse.
puis viennent plus tard dans la saison les excercices à cadence élevée.

Remarque: utiliser un bateau lourd revient au même que de durcir les pelles.

On comprend dans l'idéal chaque rameur à son bateau et des pelles attritées, mais quand on se contente d'économise ces réglages on tombe toujours sur des compromis, il reste à trouver les paires de pelles qui conviennent le mieux, mais il faudrait là encore qu'il y en ait une par membre de club...

En restant dans les réglages standards, on observera les cadences déterminées par la puissance disponible, la cadence dépend en fait des limites, que l'on peut mesurer au test ergométrique

On remarque que dans notre monde injuste, certains rameurs sont  condamnés par leur gabarit... Il faudrait une catégorie moins de 60Kg chez les hommes, au moins pour les adolescents.
temps au test ergométrique 50 kg petite taille donc faible amplitude  60 kg
(65 limite PL/TC femmes)
70 kg taille moyenne
(72.5 limite PL/TC hommes)
85 kg grande taille
catégorie avorton (PL) pas lourd (PL) poids léger (PL) Très Costaud (TC)
7'30 ergo 2km 35 7'59 en skiff 30 8'15 26 8'29 22 8'47
7'15 38 7'43 32 7'58 28 8'12 24 8'30
7'00 40 7'27 en skiff 34 6'52 30 7'55 26 8'12
6'45   37 7'25 33 7'38 28 7'55
6'30   40 7'09 35 7'21 29 7'37
6'15     38 7'04 32 7'20
6'00       35 7'02